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part, après une longue journée de fatigue, ou pour rentrer le plus tard possible dans leur intérieur souvent misérable, c’était au cabaret qu’ils avaient trop coutume d’aller chercher un délassement. Là, en opposition au genre de leurs occupations professionnelles, ils s’absorbaient à jouer aux cartes, ou se dégourdissaient les membres à une partie de billard. De plus, le cabaret était pour eux lieu de rendez-vous, siège de diverses sociétés et groupes dont ils faisaient partie.

Puisqu’il n’y avait plus de pauvres, il était normal que disparussent les établissements qui leur avaient servi de « salons ».


Les habitudes se modifiaient donc, en même temps que le milieu, — et au moins autant !

D’abord, on vécut davantage la vie de famille, que l’industrialisme capitaliste avait rendue difficile, — et même anéantie dans certaines contrées, — en asservissant au travail non seulement l’homme, mais la femme, et aussi l’enfant. Comme il n’y avait plus de taudis malsains, comme toutes les habitations étaient agrémentées de confortable, on éprouva du charme à vivre dans son « chez soi ».

Quant aux lieux de rendez-vous communs, qui se substituèrent aux marchands de vins, aux cafés, aux bars, ils avaient un lointain rapport avec les anciens clubs : on y pouvait consommer, — mais ils étaient des centres de causerie, de lecture, de réunion, plus que de beuverie. Beaucoup avaient été installés dans les anciens cafés et établissements similaires et, — outre que les bibliothèques y avaient