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dans les campagnes, — s’étaient ingéniés à récupérer leur traitement en s’adonnant au travail. Les uns s’étaient fait apiculteurs, d’autres fabricants de conserves de légumes, de fruits, ou bien encore ébénistes, relieurs. Ils avaient ainsi, — peu ou prou, — cessé d’être des parasites, tout en restant des prêtres. Ils étaient donc un peu préparés à la vie de la société nouvelle, d’où les êtres parasitaires étaient éliminés. Aussi, tandis que les évêques et les prêtres des grands centres, habitués à la vie artificielle qui avait été la leur jusque-là, se trouvaient désemparés, les curés de village, à demi travailleurs, s’adaptaient sans encombre au milieu nouveau ; ils continuaient entre temps à remplir leurs fonctions cultuelles. Et ce, sans que nul y mît obstacle. Allait au prêche qui voulait.

Au surplus, l’indifférence religieuse allait s’accentuant. Déjà, avant la révolution, l’esprit d’examen ébranlait intérieurement le catholicisme : les prêtres qui s’étaient mis au travail se sentaient davantage indépendants de l’autorité épiscopale et, devenant audacieux, ils disaient leurs doutes ; aux absurdités du catholicisme, ils opposaient la parole de l’évangile et glissaient insensiblement à un vague christianisme, fort peu orthodoxe. Ce mouvement, la révolution l’accéléra.

L’important était que soient irrévocablement brisées toutes les castes religieuses ; que nul, arguant qu’il était prêtre, ministre protestant ou rabbin, ne pût se prétendre exonéré de travail et vivre sans rien faire, aux dépens de ses semblables. C’était le point principal. Ceci acquis, libre était chacun de croire