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davantage d’églises !… Aussi, quelques années après, on vit la conséquence de cette faute : quand Napoléon Ier voulut restaurer la religion chrétienne, rien ne fut plus simple : il n’y eut qu’à rouvrir les églises et les purifier. » Et ils concluaient : « Que la leçon du passé nous soit enseignement. Ne retombons pas dans les erreurs de nos aînés ! »

Contre cette tactique s’indignaient les amoureux des belles pierres ; ils plaidaient le respect des cathédrales où s’était incrustée l’âme de nos pères, — qui ne fut pas toujours très catholique.

Entre ces deux argumentations contradictoires, après de vives discussions, l’accord se faisait souvent par un compromis : on convenait de respecter les monuments qui symbolisaient une époque, disaient son art, — et d’être sans pitié pour les bâtisses affreuses, édifiées par des architectes qui avaient manqué d’art, autant que de foi.


Ainsi, dans bien des centres se préparait la déchristianisation : Mais, en ces circonstances, comme en toutes autres, se manifestait l’esprit de la révolution : elle prétendait modifier l’homme par la transformation du milieu. Et c’était pour cela que, tout en exécrant les superstitions, et tout en abattant les églises, les révolutionnaires respectaient la foi de chacun.

Ce respect des croyances suscita, au sein du catholicisme, une modification dont les premiers symptômes s’étaient déjà révélés en régime capitaliste, au lendemain de la séparation des églises et de l’État. Un certain nombre de prêtres, — principalement