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vives, dans les monuments où se cristallisait son œuvre de mal et de perversité. Il fut agi à son égard comme envers toutes les puissances du passé : ses richesses revinrent au peuple, et ses prêtres durent se mettre au travail, — leur parasitisme étant aussi incompatible que tout autre avec la nouvelle organisation.


Certes, quand éclata la révolution, l’Église paraissait déchue de sa puissance ; le régime de la séparation semblait l’avoir affaiblie. L’indifférence en matière religieuse imprégnait les jeunes générations. Malgré cela, le peuple se souvenait qu’elle fut la source originelle de toute servitude, — que l’État n’avait été que son frère cadet, — aussi n’eut-il pas l’imprudence de la traiter avec dédain.

Cependant, il y eut chez les révolutionnaires deux courants, non à l’égard de l’attitude qu’il convenait d’observer envers l’Église en tant que caste privilégiée, — sur ce point l’accord était unanime : mais sur ce qu’il convenait de faire à l’égard des monuments cultuels.

Les uns considéraient les églises, les cathédrales, comme pouvant être utilisées de diverses manières, — soit comme salles publiques, soit comme musées ; ils rappelèrent qu’en 1793, les sans-culottes les transformèrent en salles de réunions, — et même, en greniers à fourrages et en écuries ; ils ajoutaient qu’au Moyen-Age, époque de ferveur religieuse pourtant, les églises servaient à bien des usages, — les marchés s’y faisaient, et elles étaient aussi salles de spectacles. Par conséquent, autant par utilité que