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l’univers et le problème de la vie et de la mort étaient opposées.

Aussi, plus lointaines encore que les querelles politiques, plus profondément ensevelies au néant de l’histoire, apparaissaient les époques de barbarie au cours desquelles les hommes s’étaient entre-tués au nom de la religion.

Cette harmonie idéologique, cette pacification intellectuelle découlaient de l’agrégat social et non des vouloirs individuels. La révolution, après avoir brisé les formules et les dogmes, n’en avait imposé aucun. Elle s’était bornée à déblayer le terrain et arracher l’ivraie, afin que poussât le bon grain. Et il avait. poussé dru ! Le principe de respect humain et d’égoïsme purifié, qui était l’esprit et la force attractive de la révolution, en même temps qu’il avait créé le bien-être, avait réalisé cette accalmie sereine, dans le domaine intellectuel et moral, — accalmie qui n’excluait pas l’efflorescence variée des doctrines.

La révolution, nous l’avons vu, s’était surtout attaquée aux institutions. En cela, elle s’était différenciée des révolutions antérieures, — et c’est ce qui lui avait donné son caractère social.

Elle avait tenu pour inoffensifs les privilégiés, une fois débarrassés de leurs privilèges, — pour aussi peu dangereux que des crotales auxquels ont été arrachés les crocs à venin.

Elle avait frappé l’État dans ses organismes, — et elle avait oublié le rôle néfaste de son personnel, quand il avait accepté de rentrer dans le rang, de se régénérer par le travail.

Elle frappa également l’Église dans ses œuvres