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pouvaient se résoudre à l’inactivité ; leurs muscles, leurs cellules cérébrales avaient besoin, pour éviter l’ankylose et conserver à l’organisme son parfait équilibre, de se livrer à des exercices, tant physiques qu’intellectuels. Il leur était loisible de satisfaire à cette nécessité, soit en participant aux besognes des groupes d’affinité qui répondaient le mieux leurs tempéraments et à leurs penchants, soit en se mêlant davantage à la gestion syndicale.

Celle-ci, en effet, s’effectuait par libre consentement, par délégations acceptées aux assemblées générales, aux divers comités syndicaux, fédéraux, confédéral, sans que ces délégations impliquassent dispense de travail. On avait évité avec soin toute reconstitution bureaucratique, qui aurait eu l’inconvénient d’immobiliser un certain nombre de personnes en les isolant de l’activité productrice et aurait risqué de cristalliser l’organisme social, au lieu de le maintenir en permanent travail d’évolution et de progrès. Les fonctions syndicales n’impliquaient par conséquent pas une rémunération particulière. S’y adonnait qui en avait la passion.

Chacun pouvait d’autant mieux faire face aux besognes de statistique, de coordination des données de la production, de la circulation et de la consommation, que le travail corporatif laissait des loisirs. Il avait donc été possible, sans créer une catégorie spéciale de fonctionnaires, de faire face aux besognes de gestion sociale, et ceux qui, bénévolement, en acceptaient la charge s’en acquittaient facilement, avec la continuité et la régularité indispensables.