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plus tous étaient heureux, plus chacun l’était. Il était donc naturel que les gestes bons dominassent, puisqu’ils étaient seuls créateurs de bien-être, de joies, de plaisirs.

Aussi, de plus en plus, chacun se dépensait sans compter, — sans se préoccuper du rendement qu’il obtiendrait en compensation de son effort.

Cette évolution se marqua par le développement que prirent les groupes d’affinité qui, — comme nous l’avons indiqué à propos du théâtre, — se formèrent à côté des groupements professionnels et en dehors des besognes corporatives dont ils ne dispensaient pas. Il en naissait des quantités, qui se créaient dans les buts les plus divers. Les uns s’attachaient à une besogne artistique ou littéraire ; d’autres se consacraient aux recherches les plus variées, — scientifiques, linguistiques, historiques, archéologiques…

Ces agrégats pullulaient tant qu’on pouvait prévoir le moment où, grâce à l’initiative, l’activité, l’effort de leurs affiliés, la majeure partie des fonctions d’art et de science perdraient le caractère professionnel et seraient assurées, une fois le travail social accompli, par des associations de volontaires qui y trouveraient agrément, délassement et satisfactions intellectuelles.

Cette tendance était d’autant plus logique que la limite d’âge de travail, aux environs de la cinquantaine, libérait l’être humain à une période où ses facultés, loin d’être éteintes, conservaient encore, fraîcheur, lucidité et vigueur.

Une vie nouvelle s’ouvrait pour les retraités. Quoique dispensés de leurs fonctions corporatives, ils ne