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en bons de luxe, — ou bien, avec leur part personnelle de « bons », ils faisaient les premiers frais. S’il affluait assez d’abonnés pour que soient équilibrés les frais de la publication, celle-ci continuait. Il advenait même que le ou les éditeurs de ce journal ou de cette revue s’adonnent entièrement à l’administration de leur œuvre, si le nombre des abonnés croissait suffisamment. Ils sortaient alors de leur syndicat professionnel et s’incorporaient dans les syndicats de journalistes ou de littérateurs. Leur rémunération sociale ne variait pas avec ce changement, — ni même avec le succès de leur publication ; tout au plus pouvaient-ils obtenir le remboursement des bons de luxe qu’ils avaient personnellement avancés pour garantir les premiers numéros. La seule chose qui leur était possible, si le nombre des abonnés grandissait au point de dépasser la marge des « frais », c’était d’améliorer la publication. Mais, si les initiateurs de ces publications particulières ne recevaient pas de rémunération plus élevée que quiconque, ils avaient le plaisir de répandre leurs idées, de divertir, d’intéresser, de passionner leurs contemporains.


La publication des ouvrages divers, romans, poésies, œuvres de science, d’histoire et autres s’effectuait à peu près de même manière : les syndicats du livre se chargeaient de l’édition et ces ouvrages, outre une large diffusion gratuite dans les groupements et les bibliothèques, étaient mis en vente, dans les magasins et dépôts sociaux, comme produits de luxe. Souvent l’auteur devait, de ses personnels «