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graciles, avec une aisance parfaite. Lorsqu’il furent parvenus au-dessus des troupes, et à l’instant jugé propice par les opérateurs installés au loin, le déclenchement radio-automotique déversait sur la plaine des bombes asphyxiantes, emplies d’acide prussique et de subtils poisons, ainsi que des bombe et des obus explosifs d’une puissance brisante formidable.

Un ouragan de fer et de feu s’épandit sur le camp, portant partout l’épouvante et la mort. Les victimes furent innombrables. Les tués et les blessé jonchaient la terre, d’où s’élevaient râles et cris de douleurs. Les soldats indemnes, fous de peur, n’en tendant et n’écoutant rien, — ni les appels à la pitié des blessés, ni les ordres de ralliement de quelques officiers ayant conservé leur calme, — couraient, piquaient droit devant eux, une seule pensé surnageant dans leur cerveau détraqué : fuir ! fuir s’éloigner vite de cette scène de désolation.

Ce fut la retraite ! La débandade, la déroute… En un pêle-mêle désordonné, ce qui restait de armées roulait vers la frontière. L’instinct de conservation avait aboli, dans ces cohues, tous autre sentiments. Ce n’était que cris sauvages, ruées de colère. Malheur à qui eût tenté d’enrayer ou d’endiguer cette débâcle. La panique s’accentua encore, atteignit au paroxysme de la terreur quand les fuyards entrevirent planant au-dessus d’eux, les aéronefs des confédérés. Des clameurs folles, des hurlements de détresse s’élevèrent, — dans l’angoisse que ces navires