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qu’on pût songer à désarmer et à battre en retraite devant la révolution et ils ordonnèrent que la pénétration fût poussée plus activement.

Quand les troupes surent que l’invasion allait continuer, à l’inquiétude qui les poignait succéda une prostration de terreur ; elles se sentirent vouées à la mort ! Il y eut, chez beaucoup de soldats, de l’indignation et de la colère. Mais, comme dans leur pays la propagande antimilitariste avait été très anodine, ces sentiments s’exhalèrent en malédictions et ne se condensèrent pas en révolte. La discipline l’emporta, et les malheureux, apeurés, stupéfiés, attendirent les événements, qui ne tardèrent pas à se produire.


Au matin, les ballons captifs qui guettaient au-dessus des camps, signalèrent la présence, à quelques kilomètres, d’installations insolites, rappelant celles de la télégraphie sans fil. Il en fut référé aux officiers supérieurs ; mais, avant qu’il eût été possible de prendre des mesures de reconnaissance ou de protection, l’action destructive commençait.

Sans qu’aucun trouble atmosphérique ait donné l’éveil, de formidables explosions ravagèrent le sol. Le terre trembla, fut secouée, éventrée ! On eût dit un volcan vomissant fer et flammes. C’étaient les parcs d’artillerie et les dépôts de munitions qui éclataient spontanément, — presque simultanément. Aux détonations des obus, se mêlaient les pétarades des shrapnels et les crépitements des cartouches. En même temps, on vit, souples et sveltes, s’avancer dans les airs les aéroplanes télé-mécaniques ; ils arrivaient