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simplement sous le poids de l’incertitude et de l’anxiété — les soldats se trouvèrent plus démoralisés que s’ils eussent supporté le choc d’une bataille, entendu siffler les balles et éclater obus et shrapnels.

D’ailleurs, l’état sanitaire des camps commençait à décliner. Les chevaux avaient été les premiers atteints par des maladies épidémiques, qui les terrassaient rapidement. Quant à la santé des hommes, elle laissait de plus en plus à désirer ; malgré les sévères mesures d’hygiène prescrites, de nombreux cas d’empoisonnement avaient été constatés.


Un matin, dans le gris de l’aube, planèrent, au-dessus de camps, des aéronefs, — dorés par les premiers rayons du soleil levant. L’alarme fut vite donnée ; les canons se pointèrent sur eux et les dirigeables coalisés se préparèrent à leur donner la chasse. Sans se préoccuper de ces dangers, les équipages des aéros éparpillèrent des milliers de manifestes, rédigés en diverses langues. C’était l’ultimatum confédéral : un délai de vingt-quatre heures était accordé aux armées alliées pour lever leurs camps et battre en retraite ; puis, il était intimé aux états-majors, au cas d’acceptation des conditions confédérales, de hisser le drapeau blanc à l’aube prochaine… Au cas contraire, l’œuvre de destruction commencerait, — par les moyens qu’indiquait l’ultimatum.


Durant toute la journée, les appareils de télégraphie sans fil fonctionnèrent, entre les armées d’invasion et les gouvernements coalisés. Ceux-ci s’indignèrent