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les méthodes usuelles de la guerre qu’ils s’attendaient à rencontrer une résistance, — si faible fût-elle… Or, rien ! rien ! ne se dressa devant eux. Nulle troupe ne leur barra le passage. Les forts qui, autrefois, gardaient la frontière, restèrent silencieux, — la plupart avaient été démantelés par les révolutionnaires eux-mêmes !

Par contre, la marche en avant était contrariée et rendue difficile par des obstacles variés. Il ne fallait pas songer à utiliser les voies ferrées ; outre que les ponts étaient coupés, les tunnels obstrués, il avait été profité de chaque accident de terrain, — tranchée ou remblai, — pour les rendre plus impraticables encore. Les routes n’avaient pas moins souffert : de place en place, des explosions les avaient défoncés ou encombrés, soit de rochers, soit de troncs d’arbres amoncelés.

L’eau manquait. Les puits et les sources étaient infectés ; les ruisseaux et les rivières roulaient des eaux chargées de produits chimiques nauséeux et nocifs.

La population entière s’était repliée, — non sans avoir emmené son bétail et détruit les provisions et les récoltes qu’elle ne pouvait emporter.

C’était pis que le désert ! Devant eux, les envahisseurs ne rencontraient que ruines et dévastation. Il leur était impossible de s’enfoncer profondément dans le pays ; avant d’aller loin et vite, il leur fallait assurer leurs communications et le ravitaillement.

Cette guerre s’annonçait étrange !

Tellement étrange qu’au bout de quelques jours, sans avoir vu un ennemi, ni tiré un coup de fusil, —