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les préparatifs d’invasion qui, en peu de jours, allaient peut-être mettre leur œuvre en péril.


Avec une activité qu’imposait l’éventualité des événements, les Commissions de défense commencèrent leurs travaux. Elles n’avaient d’ailleurs guère à innover. Il leur suffisait de préparer la mise en application de découvertes déjà connues, — même par le gouvernement ancien, qui n’avait osé songer à leur application, parce qu’il les jugeait trop redoutables.

L’une de ces commissions s’occupa de l’utilisation des ondes hertziennes. Déjà, en 1900, Gustave Lebon avait indiqué tout le redoutable parti qu’on pouvait tirer de leurs propriétés : ce savant annonçait alors que, dans un avenir proche, il serait possible de diriger, à distance, sur les vaisseaux de guerre, des faisceaux électriques assez puissants pour provoquer spontanément l’explosion des obus et des torpilles accumulés dans leurs flancs ; qu’il serait également possible d’obtenir, — toujours d’un point éloigné, — la déflagration de la provision de poudre et d’obus contenue dans une forteresse ; celle des parcs d’artillerie d’un corps d’armée et celle des cartouches métalliques des soldats dans leurs gibernes. Quelques années plus tard, à la suite de la catastrophe du cuirassé Iéna, un savant de la Seyne, M. Naudin, passait de la théorie à la pratique et, pour le compte du gouvernement, il réalisait le premier les prévisions de Gustave Lebon : en 1908, il parvenait à faire exploser à distance une caisse de poudre.