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En quelques jours, les délégués étaient choisis et ils se réunissaient à Paris. Il y avait là des délégués de toutes les branches de l’activité humaine. Toutes les professions étaient représentées, toutes étant désormais groupées en fédérations et en syndicats, — et toutes ayant qualité pour discuter et décider des intérêts généraux.


Tous les délégués abhorraient la guerre avec une intense passion. Ils en avaient la haine, — et aussi l’épouvante. Ils la redoutaient, non seulement pour les maux effroyables qui lui font cortège, mais encore — et surtout ! — pour ses pernicieuses conséquences. Ils voyaient en elle un torrent de barbarie qui risquait de ravager la belle harmonie naissante.

Et pourtant, on ne pouvait laisser écraser la révolution ! Il fallait la défendre !

Mais, comment ?

Après d’angoissantes discussions, le Congrès rejeta le projet de défense militarisée, qui eût impliqué un retour vers l’ancien régime. Il considéra que ce serait acheter trop cher la victoire, s’il fallait la devoir à une armée régulière, reconstituée pour la circonstance. Il ne voulut pas, pour se garer d’un péril extérieur, se créer un redoutable péril intérieur.

Il fut donc décidé de ne pas recourir au système ancien, qui consistait à opposer des masses armées et à les précipiter les unes contre les autres. On convint de faire front aux attaques extérieures par