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l’État, actions de chemins de fer, de mines et autres) que la faillite financière lésait ?

Les gouvernements s’émouvaient donc par solidarité capitaliste, — tout comme en 1792 leurs prédécesseurs s’étaient émus par solidarité dynastique. Tout comme en 1792, la révolution leur portait ombrage et ils rêvaient de la noyer dans le sang, pour en finir avec son action prosélytique.

L’empereur allemand, qu’appuyait un patronat puissant, solidement organisé et très combatif, prit la tête de la nouvelle coalition, avec d’autant plus d’empressement qu’il sentait le bouillonnement gagner les grands syndicats ouvriers allemands. D’autre part, il était incité à cette offensive contre la révolution française par les émigrés qui avaient pris Strasbourg pour centre de ralliement, et qui se dépensaient en manœuvres réacteuses, quémandant le concours de tous les gouvernements contre leur « patrie ». Contre elle, c’était surtout l’Allemagne et l’Angleterre qu’ils tâchaient d’émouvoir et de mobiliser ; ils rêvaient d’encercler la révolution et ils combinaient de faire concorder l’invasion par terre et l’attaque par mer avec une nouvelle Vendée.

Ainsi, l’histoire se recommençait : Strasbourg répétait Coblentz ! La bourgeoisie du vingtième siècle singeait les aristocrates du dix-huitième et pastichait l’armée de Condé !


Nombreux avaient été les capitalistes qui, aux premiers incidents révolutionnaires s’étaient réfugiés dans la ville rhénane ; nombreux aussi furent les