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le rendement et faisaient disparaître toute trace de servitude de l’homme : il n’était plus l’esclave, mais le maître de la machine !


On mit en application quantité de découvertes restées en sommeil, — qu’on n’eut qu’à puiser aux Arts et Métiers ! On assista à une merveilleuse floraison d’inventions qui n’avaient pu percer précédemment, — étouffées qu’elles étaient par l’indifférence, le mauvais vouloir, la routine ou l’intérêt.

Les grandes compagnies d’exploitation, les gros capitalistes avaient, en effet, coutume d’acheter les brevets de perfectionnement à leur machinerie ou leur outillage pour en éviter l’éclosion. On en eut une preuve palpable à la prise de possession des usines parisiennes, génératrices d’électricité : dans leurs greniers on découvrit, entre autres, toute une série de compteurs d’électricité, plus perfectionnés les uns que les autres. La Compagnie en avait acheté les brevets aux inventeurs, non pour les exploiter, mais pour les supprimer, afin de s’éviter une réfection de matériel.

Que d’exemples semblables se pourraient citer ! Que d’hommes de génie avaient pâti des entraves apportées à la réalisation de leurs projets ! Combien n’avaient pu les mener à bien faute de ressources ? Combien s’étaient buttés aux haines de leurs contemporains ? Combien avaient succombé en route, emportant leurs idées dans la tombe ?