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avoir réduit la durée du travail était un palliatif insuffisant, — il fallait que la besogne ne fût plus un supplice, une souffrance. C’était nécessaire, afin que ces travaux ne soient pas délaissés, — et surtout, afin qu’il soit établi une équivalence relative entre toutes les besognes sociales, car il était dorénavant inadmissible et inacceptable que les unes soient quasi agréables, tandis que d’autres resteraient, comme par le passé, un travail de galérien.

Les syndicats de ces corporations firent appel à toutes les initiatives, au savoir des professionnels et des ingénieurs. Comme il ne s’agissait plus de mettre des vies humaines en balance avec le prix de revient d’un produit ou d’une besogne indispensable, on arriva à des solutions satisfaisantes.

Il importait peu, en effet, que pour amener au point de consommation un produit quelconque, il faille dépenser le double ou le triple de temps qu’autrefois, pourvu que ce travail ne fût pas néfaste, à ceux qui en avaient pris charge et qu’il s’accomplit dans des conditions d’hygiène acceptables.

En bien des cas, tant en outillage qu’en procédés de fabrication, les transformations à accomplir étaient connues ; il n’y eut qu’à les appliquer. Si cela n’avait pas été fait précédemment, la faute en était aux patrons, qui s’y étaient refusés pour ne pas accroître leurs frais généraux, — et aussi aux ouvriers qui, par accoutumance, manque de réflexion (et, hélas ! sous l’aiguillon du besoin !…) se soumettaient à des besognes qu’ils savaient entraîner