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furent niés, proclamés tyranniques et arbitraires. On ne voulut pas plus leur reconnaître le droit de lui pétrir le cerveau à leur guise, que celui de lui dévier la colonne vertébrale. Les prétentions de même ordre que pourraient vouloir s’arroger sur l’enfant ses éducateurs, furent condamnées aussi catégoriquement.

Cette notion, qui posait à la base la souveraineté de l’être humain, et déclarait qu’on devait le respecter, dans son germe et dans sa fleur, allait être la pierre angulaire de l’éducation distribuée à tous avec une égale largesse.

Faire des hommes ! harmoniquement développés, — physiquement, intellectuellement et moralement, — et, par cela même, aptes à porter leur activité au maximum, dans la direction de leur choix. Tel fut le but !

La culture physique fut le point initial de la méthode d’instruction préconisée, — car il fut admis que le développement intellectuel est en rapport avec l’activité physique. Pour les notions élémentaires, et aussi pour l’arithmétique, la géométrie, les sciences naturelles, l’enseignement fut rendu aussi concret, aussi pratique que possible. Pour ces diverses branches du savoir, nulle fausse orientation n’était à redouter. La difficulté commençait avec l’étude de l’histoire : il fut recommandé aux éducateurs d’exposer les faits historiques avec la préoccupation, non de faire partager leur conception à leurs élèves, mais avec celle de les mettre en mesure d’apprécier et de juger, — de se former une opinion qui émane bien d’eux et qui ne soit pas un