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La phase de bataille terminée, quand vint la période triomphante, la fédération des syndicats d’instituteurs convoqua un congrès pour discuter des méthodes d’éducation et jeter les bases d’un enseignement rationnel, en concordance avec la transformation sociale accomplie.

L’ancienne classification en enseignement primaire, secondaire, supérieur, qui parquait les fils du peuple dans la « laïque » et réservait les lycées et les collèges pour les fils de la bourgeoisie n’était plus admissible. Le système des bourses qui, dans la société capitaliste, tempérait l’arbitraire de cette classification, rendait un hypocrite hommage à l’égalité, et permettait à quelques fils du peuple de sauter dans l’école bourgeoise, ne faisait que souligner mieux l’odieux de cette démarcation. Cet enseignement cloisonné, conforme à une société d’exploitation, puisqu’il distribuait le savoir à des doses différentes, suivant que les enfants étaient destinés à commander ou à obéir, à faire travailler les autres ou à trimer eux-mêmes, n’avait plus raison d’exister dans un milieu de liberté et d’égalité.


Le travail du Congrès fut double : procéder à la refonte corporative du corps enseignant, et élucider et définir ce que devait être l’enseignement nouveau.

Sur ce second point, le Congrès, auquel participèrent. non seulement les délégués des syndicats d’instituteurs, mais aussi de toutes les associations de l’enseignement, tant des écoles normales, que de l’enseignement secondaire et supérieur, eut davantage le caractère d’une enquête approfondie sur