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« Le même homme n’avait qu’un lit ; car l’utilisation successive de plusieurs aurait troublé son sommeil sans avantages compensateurs. Les vêtements sont comme les lits. Leur changement procure plutôt quelque gêne. Il faut les essayer neufs, les faire à votre corps, se faire à eux, ce qui poussait les multimillionnaires eux-mêmes à ne pas avoir une garde-robe beaucoup plus importante que celle d’un employé de magasin.

« Cet homme n’avait qu’une chambre, pour la même raison qu’il n’avait qu’un lit ; et ainsi pour les deux ou trois pièces qui lui servaient réellement, le bureau, la salle à manger, le salon intime. Le reste était pour la réception, pour les autres…

« Il pouvait voyager ? Mais, les voyages fréquents perturbaient son existence et l’exposaient à mille désagréments qui, pour bien des personnes, étaient plus grands que les distractions recherchées.

« Il pouvait associer les autres à ses plaisirs ? Mais outre que cela pouvait être plus ou moins agréable d’organiser des distractions au profit d’étrangers, le plaisir n’était pas consommé personnellement… En ce cas, il y avait un commencement de socialisation de la richesse… »

Pour conclure, l’optimiste docteur prêchait à ses confrères l’adaptation au milieu nouveau : il exposait que leur science et leurs talents y seraient appréciés et mis en valeur, — mais ne leur constitueraient pas de prérogatives ; il évoquait les joies et les satisfactions qu’ils éprouveraient à être des unités sociales, à égal titre que quiconque, — joies