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sentiments d’aversion qu’ils furent ravis de son effondrement. Cet état d’âme aida à la chute du capitalisme : sa ruine était tant souhaitée, si attendue, que ses désirs impatients formèrent une atmosphère favorable à la révolution.

Parmi les étudiants, beaucoup participèrent au mouvement, — les uns, transfuges de la bourgeoisie, les autres prolétaires intellectuels (pour qui la vie s’annonçait dure) ; ils lièrent leur sort à celui de la classe ouvrière, se mêlèrent aux combattants.

Ils apportaient leur énergie et leur bonne volonté, et ils furent accueillis fraternellement.

Cette collaboration d’intellectuels à la révolution favorisa la réorganisation des écoles, des méthodes d’éducation et aussi la transformation des professions libérales.


Désormais, les médecins, les chirurgiens, n’eurent pas à faire commerce de leur savoir et de leur expérience. Leur profession devint une fonction sociale, acceptée et remplie par passion professionnelle, — par désir de soulager les souffrances humaines et non par intérêt mercantile. Déjà, dans la société capitaliste, des symptômes de cette transformation se percevaient : après qu’un praticien de grand renom avait donné ses soins aux riches, à des taux exorbitants, il lui plaisait de soigner gratuitement les pauvres diables, — et quelquefois même de les aider de sa bourse. La plupart obéissaient alors à un mobile sentimental, — sans attribuer à leurs gestes de solidarité humaine un sens de critique sociale. Mais, quel que fut le mobile de