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et l’accord sont nécessaires. Pour ce faire, les équipages se recrutèrent eux-mêmes, sous les auspices conciliateurs des syndicats de marins. Ce fut aussi par une entente commune entre le personnel d’un équipage qu’il fut fait choix du capitaine et autres hommes qui eurent charge de la direction du navire. Il ne s’agissait plus là de fonctions d’autorité, mais d’une naturelle division du travail, qui n’infériorisait personne et ne donnait à quiconque une supériorité de droit.

Pendant qu’il était procédé à la reconstitution des équipages, s’élaboraient les conditions nouvelles de la navigation. Il fut convenu que, tant qu’ils seraient en terre française, ou dans les ports français, les marins auraient les mêmes commodités de vie que tous les camarades. En période de navigation, il leur faudrait fatalement se soumettre aux restrictions nécessitées par le rationnement obligé en mer. Quant aux facilités de vivre aux pays étrangers, au cours de leurs escales, elles leur seraient assurées par une indemnité en numéraire, qu’ils toucheraient à la banque syndicale de leur port d’embarquement.

Les vaisseaux, — tout comme leur équipage, — auraient un fonctionnement mixte : ils effectueraient gratuitement le transport des voyageurs qui seraient confédérés, tandis qu’ils transporteraient aux conditions financières anciennes les voyageurs étrangers. De même, tandis que les marchandises de provenance française seraient embarquées gratuitement, — mais grevées d’un droit de transport que paierait l’acheteur, — les marchandises d’importation