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Après le 4 août, le vieux système féodal continua, — avec ses dîmes et ses redevances ! — et il eut persisté si les paysans n’y avaient mis ordre en supprimant eux-mêmes, violemment, les privilèges qu’ils abhorraient. Ils furent tenaces. Pendant quatre ans, ils restèrent sur la brèche. Ce ne fut qu’après cette période d’inlassable révolte, qu’en 1793, la Convention fut obligée de sanctionner l’abolition pure et simple des droits féodaux.

Qui peut dire l’élan qu’aurait eu cette révolution si, à son origine, en 1789, les Constituants avaient eu la conscience de répondre à la révolte populaire par la suppression sans rachat des privilèges féodaux ?

Aujourd’hui, concluaient-ils, la situation est identique : les privilèges du capital équivalent aux privilèges féodaux de 1789…, mais, tandis que les Constituants, qui étaient d’origine bourgeoise ou noble, avaient intérêt à la conservation de ces privilèges, il n’en est pas de même de nous : nos intérêts sont les mêmes que ceux de nos camarades, et nous n’avons pas le droit d’énerver la révolution par des demi-mesures.

En conclusion de cette discussion, il fut décidé que le capital, quelle que fût sa provenance, ne donnerait pas lieu à indemnité. On considéra que l’assurance de vie, large et facile, qu’en retour d’un travail modéré la société garantissait à chacun, constituait la part de remboursement auquel chacun pouvait équitablement prétendre.

Cette résolution ne visait que le capital, sous forme de propriétés, immeubles, magasins, usines, titres de