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s’opérait, des difficultés qui, dès l’abord, avaient créé de graves embarras, se résolvaient sans obstacles.

Ainsi, la question d’octroyer une indemnité aux petits industriels, aux petits commerçants, que le nouveau régime éliminait, ne se posait plus ; tandis qu’aux premiers jours, cette question de l’expropriation, avec ou sans indemnité, avait été une pierre d’achoppement. Le congrès confédéral l’avait débattue, — et résolue par la négative. L’expropriation sans indemnité, — qui était d’ailleurs un fait accompli, — était admise par tous, quand elle touchait les grandes fortunes, les grandes propriétés, la grande industrie. Par contre, certains cherchaient à établir une distinction entre d’autres capitaux : ils classaient d’un côté, ceux provenant de la propre fructification du capital, — par conséquent ne donnant pas droit à indemnité ; d’un autre côté, les capitaux provenant du travail direct de leurs détenteurs, fruit de leurs économies, — et méritant compensation. Cette compensation, disaient-ils, pourrait consister en une faculté de consommation, accordée aux expropriés reconnus comme y ayant droit, d’après un tant pour cent à fixer.

À cette thèse, il fut objecté que l’amélioration de vie et l’assurance du lendemain, avec continuité et accroissement indéfini de bien-être, qu’apportait la révolution à la catégorie des « privilégiés » qu’on jugeait mériter une indemnité, compensait — et au delà ! — la perte de leur mince capital. Ainsi, le petit rentier, parvenu à l’âge du repos, n’avait-il pas, actuellement, la vie plus large et meilleure que celle qu’il eût pu s’offrir avec ses maigres rentes