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ouragan de feu, entremêlé de sifflements aigus, de coups sourds.

En moins d’une heure, il ne resta plus un bâtiment, ni une casemate debout. Les canons gisaient épars, démontés, roues et affûts brisés. Les hommes avaient été saisis d’une indicible terreur. Ceux qui, aux premières minutes, avaient essayé une inutile lutte y renoncèrent vite. Et ce fut une fuite éperdue, folle, dans toutes les directions…

On laissa les survivants s’échapper, sans armes. Les confédérés n’avaient d’autre visée que de se défendre, d’écraser définitivement la réaction, — et non d’abattre des vaincus. Quelques-uns réussirent à passer les frontières…

Ce fut la fin !

Ainsi, malgré toute l’amertume que lui inspiraient le bouleversement social et la ruine de ses privilèges, la Bourgeoisie ne put rien d’efficace contre la révolution : elle n’était plus qu’une poussière humaine, sans cohésion et sans moyens d’action. Certes, il y avait en elle des individualités ayant du ressort, capables de courage personnel et d’actes héroïques, mais qui, manquant de terrain où poser le pied, s’efforçaient dans le vide : il leur était aussi impossible de combattre le Fédéralisme triomphant, que d’étreindre l’Océan à pleins bras.