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désastre était irrémédiable ! Ils n’allaient pouvoir que s’agiter en vain.

Avec peine, ils se retrouvèrent dans quelques villes mortes, loin de toute activité économique, en des coins où la révolution n’avait pas pénétré. Ils ne furent guère qu’un état-major sans soldats. Là, vinrent les joindre quelques aventuriers à mentalité de gorilles et des officiers de l’ancienne armée.

Quant aux officiers et sous-officiers de l’armée industrielle, — personnel de directeurs, d’ingénieurs, de contre-maîtres, — ils vinrent en petit nombre ; la plupart, qui avaient souffert de constituer un véritable prolétariat intellectuel, se refusèrent à épouser l’aventure de réaction et ils passèrent franchement au peuple.

Contre le ramassis de parasites et d’exploiteurs qui esquissaient un geste de contre-révolution, les confédérés n’usèrent que de boycottage. Les localités où s’attroupèrent les « ci-devant » furent coupées de toutes communications, isolées implacablement. On n’y laissa pénétrer ni convois, ni vivres, — rien ! Et pour que le cercle de boycottage ne pût être rompu, on redoubla d’activité pour armer supérieurement les cohortes syndicales de ces parages : on les munit de mitrailleuses et de canons-revolvers qui, montés sur des automobiles, furent des engins redoutables. Non pas qu’on souhaitât de prendre l’offensive contre les réacteurs, — mais pour être en état de les repousser, au tas où ils se fussent décidés à l’attaque.

Ils ne le purent !…

Ils manquaient d’armes, de munitions, de tout.