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en furent réduits à payer de leur personne. Et quelles piètres personnes ils faisaient ! Les anciens rois de la finance, ceux du fer, du charbon, tous les trusteurs, tous les colosses de l’industrie capitaliste, après avoir tenu des armées ouvrières sous le joug, avoir dominé l’État et s’être asservi les ministres, étaient amputés de leurs privilèges. Ils étaient maintenant plus faibles que des avortons et désemparés au point qu’ils ne savaient s’ils mangeraient demain !

Ils ne pouvaient rien de réellement efficace contre la révolution. II ne s’agissait plus de renverser un gouvernement, mais d’anéantir la puissance créatrice des corporations et de replonger tout un peuple dans le salariat. Or, par où attaquer la société nouvelle ? II n’y avait plus de centralisation étatique et les moyens de communication et de transport étaient aux mains des fédérations de travailleurs qui paralysaient les réacteurs, sans grand effort. L’œuvre de contre-révolution était donc impossible, car elle impliquait l’abdication de la classe ouvrière.


Nous avons vu que, dès leur triomphe, les révolutionnaires avaient agi avec célérité, n’hésitant pas à prendre les mesures qui s’imposaient : en même temps qu’ils s’emparaient des usines, des banques, de tout l’outillage social, ils occupaient les sièges des trusts et tous les points où les réacteurs eussent pu se concentrer et se concerter. Ceux-ci furent donc privés des centres de ralliement sur lesquels ils avaient compté. Tout croulait autour d’eux ! Leur