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fut comme nous l’avons dit précédemment, qui se refusèrent à laisser le champ libre à la révolution et qui, une fois le parlementarisme jeté bas, s’efforcèrent de se défendre eux-mêmes. Dans la même période, le gouvernement essayait de se reconstituer en province ; ses membres, — ministres, députés, officiers supérieurs, — s’étaient ralliés au camp de Châlons et là, entourés de quelques débris de l’armée, ils s’essayaient à réorganiser une force militaire et ils espéraient qu’une occasion de prendre l’offensive se présenterait.

La bourgeoisie comptait, pour donner corps à sa tentative d’opposition directe à la révolution, sur ses nombreux centres de ralliement : d’abord, sur les chambres de commerce et les syndicats patronaux ; puis, sur les comités centraux qui dans certaines industries, avaient contrôlé la production, — comptoirs de maîtres de forges, comités des houillères, du textile ; ils comptaient également sur les groupements d’assurance contre les grèves et sur maintes associations diverses.

Grâce à ce réseau de groupements, les « ci-devant » qui voulaient se défendre pouvaient se supposer encore capables de résistance. Ils se berçaient d’illusions. Leur horizon social ne s’était pas élargi et ils se voyaient toujours dans le milieu ancien, négligeant de tenir compte de la transformation en voie d’accomplissement.

Leurs moyens d’action étaient surtout d’ordre financier et les organismes dont ils espéraient faire le pivot de leur opposition étaient adaptés à la société capitaliste. Tant que le problème s’était limité à