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Roi fut dépouillé des siens et, furent de bonne prise également, les canons des châteaux de Chantilly, de l’Isle-Adam, de Limours, du château de Broglie et de beaucoup d’autres demeures nobiliaires.

Lorsque, au retour d’une de ces opérations, les Parisiens ramenaient leur conquête à Paris, ils n’avaient pas la naïveté d’écouter les conseils perfides de Lafayette qui s’affligeait de voir le peuple s’armer et qui, pour le désarmer adroitement, voulait que les districts lui remissent leurs canons, sous prétexte d’en former un parc d’artillerie. Les Parisiens ne tombèrent pas dans le piège, ils n’écoutèrent pas ces fourbes conseils : ils gardèrent leurs canons dans leurs sections, — et ce fut leur force aux grands jours de révolte !


Donc, imitant les révolutionnaires du dix-huitième siècle, leurs petits-neveux du vingtième prirent des armes où ils en trouvèrent. Les engins de bataille étant plus perfectionnés, ils n’avaient pas pour les simples canons la même estime que leurs aïeux ; par contre, ils ne dédaignaient pas les mitrailleuses et les canons-revolvers. Avec un soin extrême, ils faisaient main-basse sur toutes les armes défensives, — et elles étaient distribuées, dans les syndicats, aux camarades valides qui voulurent s’armer.

Aux armes trouvées dans les forts, s’ajoutèrent celles provenant du désarmement des troupes, celles amoncelées dans les magasins et dépôts de la guerre, celles recueillies chez les armuriers.