Page:Pataud, Pouget - Comment nous ferons la Révolution, 1909.djvu/202

Cette page n’a pas encore été corrigée

faute d’armes ! Aussi, il ne dédaignait pas de s’armer, — malgré que son triomphe en rendît problématique le besoin.

Le peuple avait toujours abhorré la servitude militaire ; il avait toujours exécré les guerres entre nations, et les carnages dont ses enfants avaient été victimes. Mais, cela n’avait jamais impliqué, pour lui, la résignation et la non-résistance prêchées par Tolstoï, — et ce n’était pas de gaieté de cœur qu’après avoir plié l’échine sous l’oppression, il prêtait ses bras à l’exploitation. Toujours il avait cherché à s’armer pour contrebalancer les forces militaires et autres — qui, sous l’ancien régime, le tenaient sous le joug. Il s’était approvisionné de revolvers ! Il avait acheté des fusils, quand il avait pu ! Il avait manipulé les explosifs et usé de la bombe !… Et c’est pourquoi il était normal que, mis en situation de s’armer sérieusement, il s’y empressât.


En l’occurrence, les syndicalistes ne faisaient que marcher sur les traces des révolutionnaires de 1789, qui mirent autant d’ardeur à se saisir d’armes, partout où ils en découvrirent, qu’ils en avaient mis à donner l’assaut au couvent Saint-Lazare et à la Bastille.

À cette époque reculée, la meilleure des armes était les canons, — et les Parisiens, qui les prisaient plus que les fusils à pierre, les considéraient comme le meilleur des arguments. Aussi, ils allaient en prendre où il y en avait !…

Des expéditions s’organisaient contre les châteaux connus pour posséder des canons : le château de Choisy-le-