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Pour cruel et inexorable que fût ce système d’immédiate répression, il était moins répugnant que la procédure ancienne, avec son attirail judiciaire, — et il avait l’excuse d’une légitime colère, que n’avait pas le magistrat opérant à froid.


En même temps que se poursuivait la destruction des prisons, celle des casernes et celle des forts encerclant Paris n’était pas oubliée.

L’armée fut dissoute. Les soldats de toute catégorie furent renvoyés dans leurs foyers. Déjà, bon nombre avaient pris les devants et, de leur propre initiative, ils s’étaient licenciés. Surtout, il fut veillé avec soin au désarmement des corps qualifiés d’élite, où s’était maintenu un esprit d’aristocratie.

Ces mesures de prudence furent complétées par le licenciement des écoles militaires.

Quant aux casernes, on les jeta bas sans hésitations. Elles avaient trop longtemps menacé Paris pour qu’on se fît un scrupule de leur démolition, sous le spécieux prétexte qu’elles eussent pu être transformées en maisons d’habitations. La fureur du peuple se déchaîna contre elles avec frénésie et ce fut avec enthousiasme que des équipes de démolisseurs se constituèrent et manœuvrèrent pics et pioches pour les raser.

Les forts eurent le même sort. On mit à les démanteler d’autant plus d’empressement qu’ils étaient une constante menace pour Paris, au cas d’une tentative réacteuse. En effet, ils avaient été construits et aménagés plus avec l’arrière-pensée de les utiliser à maîtriser et bombarder la grande ville qu’avec