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pas moins vive. Et, symptôme caractéristique, le bouillonnement n’était pas circonscrit aux centres industriels ; les régions agricoles étaient contaminées aussi. Partout, aux moindres incidents, les tiraillements et les heurts entre le travail et le capital s’épanouissaient en conflits violents, en grèves d’une acuité toujours accrue.


Dans cette atmosphère surchauffée, où couvaient — et s’avivaient — les haines contre le patronat et le gouvernement, se propagea, avec la spontanéité d’une décharge électrique, la nouvelle des bagarres autour du manège Saint-Paul et du drame qui avait ensuite taché de sang ouvrier le pavé des grands boulevards.

Ce fut d’abord de la stupeur, de la consternation. Puis, les poings se serrèrent, les colères fulgurèrent. La masse du peuple, angoissée, indignée, vibra et la surexcitation atteignit le paroxysme.

L’orage crevait !

Cette tuerie, — pas plus meurtrière que tant de précédentes, — venait de précipiter les événements, de créer une situation révolutionnaire.