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un résultat auquel le recours à l’emprisonnement et aux supplices n’avait pu aboutir, — on endigua, dans une proportion considérable, les actes anti-humains.

Ceux-ci, au surplus, se trouvèrent diminués automatiquement d’abord, dans la proportion de cinquante pour cent, parce qu’il n’y eut plus de crimes et délits occasionnés par la misère, l’inégalité, les malfaisances du capitalisme. En outre, les méfaits qui étaient la conséquence de tares physiologiques, de dégénérescence, de maladies mentales, eurent tendance à disparaître, sous l’influence du milieu. Il ne subsista donc que les crimes passionnels et ceux dus à des causes accidentelles, — pour lesquels, déjà, dans la société bourgeoise, il y avait toujours excuses, circonstances atténuantes, sinon acquittement.

Certes, il advint quelquefois que, sous le coup de l’indignation, les témoins d’une violence odieuse se laissèrent entraîner à des actes de justice sommaire. Ainsi, des souilleurs d’enfants, des violeurs de femmes, pris sur le fait, furent exécutés sans pitié.

Ces soudaines violences, pour impitoyables, brutales et sanguinaires qu’elles parussent, étaient saines et fécondes. Elles donnaient la sécurité à tous les faibles ! Les bêtes mauvaises, qui avaient le malheur de traîner en elles les sauvageries ancestrales, étaient, autant qu’il se pouvait, mises en garde contre leurs instincts pervers, par la menace suspendue sur leurs têtes. Si ces monstres ne pouvaient se contenir, tant pis pour eux ! Ils ne réitéreraient pas deux fois leur acte…