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même sort, avec les deux prisons qu’il encerclait, — le Dépôt et la Conciergerie.

Les policiers, les sergents de ville furent introuvables. La chasse qui leur avait été faite, au cours de la grève générale, dans les quartiers qu’ils habitaient, leur avait été un avertissement des dangers courus. Aussi, dès qu’ils constatèrent que le triomphe du peuple n’était plus qu’une question d’heures, ils disparurent, s’enfuirent.

Au palais de justice, on trouva du monde. Il y fourmillait et baguenaudait une population d’avocats, d’hommes de lois, d’employés du parquet, de gens louches, qui, se rendant piètrement compte de la portée qu’allait avoir la transformation en passe de s’accomplir, supposaient pouvoir continuer leurs opérations et vivre encore aux dépens du commun. Leurs illusions furent déçues. Tous ces personnages furent avisés que leurs fonctions n’auraient plus de raison d’être, que c’en était fini de tous les parasitismes et qu’il leur faudrait opter pour une profession ou un métier utile. Il leur fut conseillé de prendre les devants et de s’affilier au syndicat de la profession pour laquelle ils avaient un penchant, ou qui correspondrait mieux à leurs goûts.


On se porta aux prisons. Elles furent vidées de tous leurs prisonniers politiques, — de même que des prisonniers de droit commun. Seulement, pour ceux-ci, on procéda à quelques formalités préalables.

Une commission confédérale eut charge de s’aboucher avec les spécialistes les plus réputés par leur