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n’étaient pas encore acceptés, et où, par conséquent, la réalisation communiste n’était pas accomplie, les échanges s’effectuaient selon les vieilles pratiques commerciales.

Les paysans isolés, ou leurs coopératives de vente, achetaient et vendaient à leur gré. Les produits dont ils disposaient étaient dirigés sur les entrepôts des villes et ils leur étaient payés en vieille monnaie ; réciproquement, comme ils ne pouvaient se réclamer de leur qualité de confédérés, ils n’avaient pas droit à la gratuité et ils devaient s’approvisionner, aussi bien d’objets de consommation que de machines agricoles, d’outils, d’engrais, moyennant finances.

Cette survivance de l’ancien régime était battue en brèche par les délégués envoyés des villes pour établir et assurer le ravitaillement en produits agricoles et bétail, ainsi que par les propagandistes confédéraux, — qui, pour la plupart, étaient eux— mêmes paysans. Les uns et les autres montraient et prouvaient les avantages que les cultivateurs avaient à retirer de leur adhésion complète aux principes confédéraux, — autant pour l’allègement de leur travail que pour l’accroissement d’aisance dont ils bénéficieraient ; ils dressaient un parallèle entre la méthode d’échange commercial qui ne leur permettait d’obtenir rien que contre argent et la méthode confédérale qui mettait gratuitement à leur disposition l’outillage le plus perfectionné et assurait la satisfaction de leurs besoins ; ils leur expliquaient que lorsque, dans la commune, ils voudraient entreprendre de grands travaux, de grandes constructions, aménager sainement leurs logis, si la