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gagnés à la coopération, et qui faisaient présager belle floraison, seraient restées indéfiniment à l’état latent.

Dans les villages où s’activa la réalisation communiste, la coopération fut doublement utile ; elle fut la base sur laquelle les paysans édifièrent l’organisation de la communauté rurale et, d’autre part, elle facilita considérablement l’œuvre d’accord entre les villes et les campagnes pour le service d’échange.

Le syndicat centralisa toutes les opérations d’échange et se substitua aux petits débitants, pour qui le commerce n’avait été souvent qu’une ressource d’appoint. Il fut le dépôt de tous les produits industriels et manufacturés, le magasin d’approvisionnement général et il fut d’autant mieux à même de satisfaire à toutes les demandes que, relié téléphoniquement avec les entrepôts généraux, il pouvait, sans retard, faire face aux besoins les plus divers.

La communisation ne se limita pas au commerce : la meunerie, la boulangerie devinrent des services communaux et ce fut, sous un mode perfectionné, la résurrection du moulin banal et du four banal des vieux âges. De même, l’artisannerie du village, — cordonnerie, serrurerie, charronnage, — fut élevée au rang de services communaux.

Le village devenait, dans son organisation interne, une sorte de grande famille où les groupes familiaux conservaient cependant la liberté d’action et de consommation. Quant aux relations qu’il entretenait avec le dehors, elles s’effectuaient suivant les principes confédéraux : le village expédiait aux