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l’achat des semences, des engrais, des machines, qui, sous les auspices des syndicats, s’étaient considérablement développées, dans la dernière période capitaliste. Ces groupements, qui n’avaient eu, à l’origine, qu’un objectif immédiat et restreint, — éliminer l’intermédiaire, le spéculateur, — avaient préparé la voie à une organisation supérieure.

Les paysans, tout d’abord, s’y étaient affiliés, pour acquérir à prix moindre les engrais, les semences, l’outillage ; puis, ils avaient trouvé profit à acheter des machines, — communes aux associés et utilisées par eux à tour de rôle, — ainsi qu’à créer des boulangeries et des moulins coopératifs. D’autres s’étaient groupés pour constituer des caves communes, des laiteries, des fromageries, n’ayant, eux aussi, que la préoccupation de se libérer du joug de l’acheteur, qui les étranglait. Grâce à l’entraînement, peu à peu, ils avaient apprécié les bienfaits de l’entraide et s’étaient familiarisés avec l’idée de la culture en commun.

Ces coopératives avaient noué des relations avec les populations ouvrières ; elles avaient trouvé de précieux débouchés dans les coopératives de consommation des cités industrielles ; à ces contacts, ruraux et prolétaires avaient appris à mieux se connaître, à s’apprécier mutuellement.

Ainsi, diverses étaient les causes qui contribuaient à entraîner les paysans vers les réalisations sociales. Mais, pour que levassent ces germes communistes, il avait fallu le souffle chaud et ardent de la révolution. Sans elle, les aspirations qu’un œil exercé découvrait depuis longtemps, dans les villages