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dès la révolution accomplie. Nombre de déracinés qu’avaient entraîné l’attirance de la vie factice des villes, le leurre d’une fortune rapide, et surtout le dégoût d’un travail morne et sans trêve, pour une rémunération ridiculement insuffisante, revinrent au village, quand s’y offrit la possibilité d’une existence assurée et saine. Ils y reçurent joyeux accueil. La bonne mère nourricière, la terre, ne demandait qu’à être fécondée. Elle s’offrait partout ! La période d’accaparement et de misère était finie. Plus on serait à la travailler, plus grasses seraient les récoltes, — et plus grand serait pour chacun le bien-être ! Aussi, les nouveaux débarqués étaient accueillis comme des enfants prodigues, avec la plus grande cordialité, et il leur était amicalement fait place dans les groupements de production.

Désormais, l’affluence des bras n’était nulle part une charge. Au contraire ! Aussi bien à la campagne qu’à la ville, partout, elle était un allègement commun et entraînait un accroissement de richesses pour tous.


À cette abondance de main-d’œuvre, un autre agent d’intensification de la puissance productrice du sol ajouta ses effets : l’outillage mécanique, de plus en plus perfectionné, ainsi que les engrais chimiques, expédiés en abondance des centres industriels, permirent d’obtenir un rendement meilleur et d’effectuer de grands travaux d’aménagement auxquels, par manque de capitaux, on ne pouvait songer autrefois.