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Les prolétaires de la glèbe furent donc élevés à une aisance adéquate au milieu. Ce ne fut au détriment de personne.


Les anciens fermiers, les chargés d’affaires des grands propriétaires, de même que les maîtres d’hier qui vivaient du travail des valets, — quand ils consentirent à la vie nouvelle, — ne souffrirent pas d’une diminution de leurs aises ; ils ne trouvèrent de changement qu’en ce qu’ils n’eurent plus l’orgueil de commander, qu’ils furent privés de domesticité et durent mettre la main à la besogne.

Le travail était d’ailleurs moins rude, moins âpre, mieux compris et considérablement allégé. Au lieu des interminables journées d’antan qui, en bien des régions, commençaient à l’aube pour ne finir qu’à la tombée de la nuit, on réduisit la durée moyenne du travail à huit heures.

Cette fixation n’eut pas la rigidité possible dans l’industrie, et si difficile à la campagne où les travaux sont subordonnés aux conditions climatiques. En des cas pressants, — sous la crainte d’un orage ou pour autre cause urgente, — on trima d’arrache-pied, sans compter les heures. Nul ne renâclait ! Chacun marchait avec entrain, sans bouder à la peine, oubliant la fatigue, — on travaillait pour soi et non pour un maître !


La possibilité de réduire considérablement la durée du travail fut facilitée par l’exode des villes vers la campagne. Le « retour aux champs », en vain prêché par tant d’économistes, s’opéra spontanément —