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la jeune communauté où ils furent appelés à remplir des fonctions en rapport avec leurs aptitudes.


Les syndicats ne bornèrent pas leur activité à modifier le système propriétaire ; simultanément, ils s’employèrent à améliorer la situation des parias de la terre, les salariés d’hier. Il fallait que, de suite, ceux-ci trouvent la vie meilleure ; il fallait souder leur sort à celui de la révolution, afin qu’ils en soient les acharnés défenseurs. Ce soin incombait aux syndiqués conscients, car trop d’entre ces serfs modernes, frustes et incultes, n’eussent osé. Il n’était plus admissible que ceux-ci soient réduits à l’existence animale qui avait été la leur jusque-là, — existence comparable à celle des bêtes de labour, avec cette différence qu’on n’avait pas pour eux les soins dont on entourait les animaux, ceux-ci ayant une valeur marchande que n’avaient pas les domestiques. Les garçons de ferme, les bouviers, les bergers, rentrant après leur journée de travail, moulus, harassés, n’avaient d’autre couchette qu’un bottillon de paille, dans les écuries, les étables, les greniers.

On remédia à cela. Il fut avisé à ce que chacun ait un chez-soi, — au moins une chambre et un lit ! Il y eut, — pour cette chose qui semble si naturelle et si simple, — des difficultés matérielles auxquelles on para au mieux. Pour ce faire, on mit à contribution l’ameublement des habitations bourgeoises et des châteaux : le superflu qu’on y trouva servit à nantir du nécessaire ceux qui en avaient été si longtemps privés.