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d’abord méfiants et hostiles, — avaient été entraînés par le mouvement. Et comme, en temps de révolution, on brûle vite les étapes, — ils les brûlèrent !… et ils eurent bientôt rejoint les syndicats confédérés.


Le grave problème, pour les paysans, était celui des propriétés. Comment allaient-ils le résoudre ? La rigide solution communiste concluait à la mise en commun de toutes les parcelles et à l’exploitation sociale de l’ensemble.

Mais si, dans les agglomérations où dominait la grande culture, cette solution pouvait être assez facilement admise, par contre, elle répugnait de prime abord dans les pays de petite culture.

Ce ne fut donc pas spontanément, du premier jet, que les paysans se mirent d’accord sur la transformation du régime de la production agricole. Ils y préludèrent par des mesures qui ne rencontraient pas d’opposition, que tous, quels qu’ils fussent, approuvaient : ils libérèrent la terre des charges qui pesaient sur elle et l’accablaient, — ils supprimèrent la rente, l’hypothèque. Après cette préliminaire entente, les paysans, suivant la forme de culture du sol sur lequel ils végétaient, — et aussi, suivant leur propre degré d’évolution, — décidèrent pour la mise en valeur des terres arrachées aux riches.

Si, de but en blanc, il avait été proposé aux petits propriétaires d’abattre haies et clôtures et de réunir leurs terres, la plupart s’y fussent refusés, — malgré qu’avec la culture parcellaire leur