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appela aux assemblées de villages qui, remises en vigueur, ramenèrent le paysan à la vie sociale, dont l’avaient déshabitué l’isolement économique et la déviation politique que le régime capitaliste lui avait imposé.


Nous avons dit, plus haut, comment une vague de panique et de colère avait secoué la torpeur de la paysannerie et l’avait incité à s’armer. Ce qui avait accru la gravité de ce soulèvement et l’avait fait si promptement évoluer, c’est que, à l’action des syndicats de la Confédération du travail, s’était ajoutée l’action des milliers de syndicats agricoles qui, par leur contexture et leur composition, ne semblaient pas être des éléments subversifs.

Dans ces syndicats, créés depuis longtemps, voisinaient désagréablement petits et grands propriétaires terriens. Ces derniers avaient d’abord choyé ces groupements, avec l’arrière-pensée de s’en servir comme d’outils électoraux. Mais, peu à peu, un esprit nouveau avait pénétré ces organismes : l’influence des petits propriétaires y était devenue prépondérante et un syndicalisme paysan, un peu spécial, y avait germé et les avait vivifiés.

Les œuvres de coopération et de mutualité avaient été, primitivement, la seule raison d’être de ces groupements. Peu à peu, leur horizon s’était élargi et ils avaient entrevu un idéal de réorganisation sociale, à base coopérative, qui, outre la libération du joug de l’État leur permettrait une culture du sol plus rationnelle.

Quand survint la crise révolutionnaire, ces syndicats, —