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Contre la classe ouvrière, de plus en plus vigoureuse et forte, se développant toujours en conscience, les gouvernements avaient usé tantôt de la manière douce, tantôt de la manière forte. Mais, ni la compression folle et la persécution furieuse, ni la corruption douceâtre et la distribution de faveurs ne l’avaient amollie. La masse populaire était soutenue par une telle volonté, elle était si profondément saturée d’esprit de révolte que rien ne la déprimait. Il y avait en elle une force d’impulsion qui déconcertait tous les projets réacteurs et faisait avorter les mesures oppressives qui paraissaient les mieux combinées ; tandis qu’au contraire, les misères du peuple, ses maladresses et aussi ses fautes servaient au succès de sa cause.

Ce phénomène, qui s’était déjà constaté souvent, allait se constater plus encore, au fur à mesure que les événements allaient s’accentuer.


Les organisations syndicales, foyers des aspirations populaires, étaient le permanent danger que le pouvoir cherchait à briser, — soit en les attaquant de front, soit en les minant hypocritement. Rien n’était efficace !

Quand le gouvernement se faisait aimable, conciliant et qu’il tentait d’amadouer les travailleurs, ceux-ci, loin de se laisser engluer, profitaient des circonstances pour accentuer leur action.

De même, ils ne se laissaient pas abattre quand, changeant de tactique, le gouvernement revenait à la manière brutale et, au plus mince conflit, mobilisait l’armée, la faisait bivouaquer de champs de