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ce qui eût simplifié le problème ! Certains, prenant leur parti des événements, s’étaient mis au travail, s’adaptaient et s’assimilaient. Il n’y avait donc qu’à les traiter en camarades. Restaient les autres ! Ceux qui ne s’étaient pas amendés et qui, provisoirement, vivaient en marge de la société, prolongeant leur parasitisme ancien. Quelle attitude aurait-on envers eux ? Continuerait-on à les entretenir à rien faire ? C’était inadmissible et nul n’y songeait. Il fut décidé de les mettre en demeure de choisir une profession et, au cas où ils s’y refuseraient, ils seraient invités à émigrer ; s’ils n’y consentaient de bon gré, ils seraient assimilés aux « apaches » et traités comme tels. Oh ! il ne s’agissait pas de reconstruire les prisons et de rétablir, à leur intention, un système répressif aboli. Non pas ! On se bornerait à débarrasser le territoire de leur encombrante et pernicieuse présence : on les transporterait, nantis d’un peu d’or, au pays qui leur agréerait. Par conséquent, contre eux, nulle violence. Puisqu’ils se refusaient au pacte social, puisqu’ils n’étaient pas de caractère à vivre autrement qu’en parasites, le divorce s’imposait.

Afin de ne pas s’exposer mutuellement aux querelles pouvant découler de la rupture, on prendrait à leur égard la précaution la moins brutale : le bannissement.


Il serait oiseux de suivre pas à pas le Congrès, de relater et d’énumérer le menu de sa besogne et de ses décisions. Nous avons voulu, en signalant quelques-unes de celles-ci, dégager les grandes lignes de