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soit pour se procurer à l’étranger les produits exotiques, soit pour acheter aux réfractaires qui n’acquiesçaient pas encore au nouveau pacte social.

Force était, en effet, qu’on le voulût ou non, de tenir compte des réfractaires, — ne fût-ce que pour les gagner par la persuasion.

À l’égard de ceux qui, dans les milieux en plein travail de transformation, s’obstinaient, par étroitesse d’esprit ou crainte de perdre au change, à vivre la vie ancienne, aucune mesure autre que le boycottage ne fut décidée. Ils voulaient rester à l’écart, — on les y laisserait ! Ils allaient se trouver tellement infériorisés que leur situation serait intenable ; ils ne pourraient, par leur travail isolé, concurrencer les productions sociales et, s’ils voulaient commercer, ils n’auraient que maigre clientèle… Et le jour où ils viendraient à résipiscence, ce qui ne tarderait guère, on les accueillerait sans rancune.

Une attitude moins expectative, moins indifférente, fut arrêtée à l’égard des populations tardigrades de certaines régions, — principalement paysannes, — qui étaient restées en dehors du mouvement. C’était, surtout, les masses rurales, encore ombrageuses, qu’il s’agissait de convaincre. Il fut donc jeté les bases d’une vaste campagne de propagande, méthodiquement conduite, à laquelle participeraient des délégués urbains et paysans : ils iraient de concert dans ces parages, expliqueraient le mécanisme de la société nouvelle, en démontreraient les avantages et la supériorité.

Une autre catégorie de réfractaires était celle des anciens privilégiés. Ils n’avaient pas tous émigré, —