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communistes purs, qui préconisaient la liberté complète de consommation, sans restriction aucune ; l’autre, qui, tout en s’inspirant des prémisses communistes, trouvait leur stricte application prématurée, et prônait une solution mitigée.

Cette dernière prédomina. Il fut donc stipulé ce qui suit :

Tout être humain, quelle que soit sa fonction sociale, (accomplie par lui dans les limites d’âge et de temps indiquées plus haut) aurait droit à une rémunération égale dont il serait fait deux parts : l’une pour la satisfaction des besoins ordinaires ; l’autre pour celle des besoins de luxe. Cette rémunération serait constituée, pour la première, par la carte permanente de syndiqué ; pour la seconde, par un carnet de « bons » de consommation.

La première catégorie comprendrait toutes les denrées, tous les produits d’alimentation, d’habillement, tout ce qui serait en abondance suffisante pour que la consommation n’en soit pas restreinte ; chacun aurait droit de puiser suivant ses besoins dans le fonds commun, sans autre formalité que d’avoir à présenter sa carte, dans les magasins et dépôts, aux préposés à la répartition.

Dans la seconde catégorie seraient classés les produits d’ordres divers qui, se trouvant en trop petite quantité pour qu’ils puissent être mis à la disposition gratuite de tous, conserveraient une valeur d’achat, susceptible de varier selon le plus ou moins de rareté et la plus ou moins grande demande. Le prix de ces produits se calculerait suivant l’ancien procédé monétaire et la quantité de travail nécessaire