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était intérieure, l’horaire ancien fut maintenu et, pour les travaux particulièrement durs et pénibles, la moyenne de huit heures fut abaissée.


À ce propos, s’élucida l’ancien problème des métiers « majeurs » et des métiers « mineurs », — comme on disait dans les républiques italiennes du moyen âge. Y aurait-il encore des distinctions pareilles ? Allait-il se reconstituer une sorte d’aristocratie du travail qualifié « intellectuel », et les métiers « mineurs » et pénibles, seraient-ils infériorisés ?

Bien avant la révolution, la question avait été controversée dans les organisations syndicales. Toutes s’étaient, à maintes reprises, prononcé pour l’égalité des salaires, ce qui, à l’époque, exprimait qu’on ne concevait pas de distinction à établir selon tel ou tel travail. Cette manière de voir n’avait pu que se fortifier, — aussi, au congrès, n’y eut-il guère de défenseurs de la théorie d’inégalité.

Au contraire, la thèse qui se fit jour, — à titre d’argument, — était que les métiers « mineurs » auraient plus logiquement droit à un traitement de faveur, par cela seul qu’ils sont plus pénibles que les métiers « majeurs ».

Les délégués qui exposèrent cette opinion expliquaient que le médecin, l’ingénieur, le professeur, devaient se considérer comme « payés » largement par la joie de cultiver leur cerveau, la satisfaction d’orner leur esprit ; ils affirmaient que si certains avaient droit à une rétribution supplémentaire, ce ne pourrait être que les ouvriers trimant aux besognes