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d’un ordre élevé, et non par la bassesse et la vulgarité des ambitions et des appétits, endémiques aux assemblées légiférantes du régime aboli.

Il n’y avait pas, dans cette enceinte, de député, inconnu de ses électeurs, — ayant cependant reçu d’eux un pouvoir illimité, — et substituant sans scrupules, aux aspirations de ses commettants, ses personnelles manières de voir…, qui variaient souvent au gré des vents ministériels. Il y avait des travailleurs, siégeant momentanément et ayant à se prononcer sur des points élucidés par les camarades qui les avaient mandatés. Et puis, différence considérable : au bout de quelques jours, la corvée du congrès terminée, tous ces délégués allaient retourner dans leurs syndicats et reprendre leur place de travail, — à l’usine, au chantier, aux champs.

Le changement était énorme ! Et des hommes qui, autrefois, dévoyés par les influences morbides du milieu étatique, se fussent tenus pour adversaires, (sous prétexte de divergences dans leurs conceptions gouvernementales) se trouvaient aujourd’hui en plein accord, — la question gouvernementale, totalement éliminée, n’ayant même plus à se poser. La préoccupation qui dominait, et obsédait le congrès était de besogner pour l’entente économique et de réaliser, — ou s’efforcer de réaliser — un milieu favorable à l’épanouissement humain.

Il s’agissait, pratiquement, de coordonner et d’unifier les vues des différents organismes corporatifs et fédératifs, de manière qu’en découlât un équilibre qui, loin de léser la liberté individuelle, l’étendrait