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ouvriers de l’équipement militaire, ceux des manufactures d’armes, des poudreries, des arsenaux ; puis les douaniers, les employés d’octroi et de régie, les percepteurs, les magistrats, les avocats, les huissiers ; puis, toute la série des intermédiaires, courtiers, marchands, — enfin, la domesticité de tout ordre… Ils étaient tant et tant que leur concours allait suffire pour accroître la production de plus d’un tiers.

Ce dénombrement de la main-d’œuvre disponible raffermit les timorés, leur donna la certitude d’une vie d’aise pour tous et exalta leur confiance en l’avenir.

Dans chaque fédération on supputa le nombre des travailleurs supplémentaires qui, pour les diverses branches, allaient être nécessaires. Et les inoccupés, ainsi que les parasites d’hier, n’eurent qu’à faire choix : il leur fut loisible de décider à quelle besogne ils préféraient s’adonner. Les évaluations des quantités de matières premières, des monceaux de produits manufacturés qui allaient être indispensables, ainsi que celles ayant trait à la répartition du travail dans les divers centres, furent facilitées, pour certaines industries, par le mécanisme des « comités » qui autrefois avaient « contrôlé » ces industries, ou même les avaient secrètement trusté. Ce fut le cas pour les charbonnages, pour les hauts-fourneaux, pour les grandes usines de métallurgie.

Les sièges de ces « comités » qui, sous un aspect anodin, avaient constitué pour certaines branches de la production une sorte de dictature industrielle — violemment combative à l’égard des ouvriers de