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des satisfactions et des joies dont ils avaient ignoré la saveur, au cours de la vie artificielle, même excessivement fastueuse, qui avait pu être la leur dans l’ancien régime.


En même temps que les syndicats, dans leur cercle d’action, effectuaient la prise de possession, présidaient à la coordination du travail et se préoccupaient des mesures propres à rendre les besognes moins fastidieuses, par un meilleur aménagement des usines et par le perfectionnement de l’outillage, d’autres opérations se poursuivaient.

Les fédérations corporatives, qui reliaient les syndicats d’une même industrie, épars sur tout le territoire, tinrent des congrès, au cours desquels s’élucidèrent les conditions générales de la production.

Une crainte perça : celle que le rendement soit insuffisant pour qu’il pût être satisfait, sans surmenage, aux besoins essentiels. Les statistiques et les renseignements recueillis rassurèrent les pessimistes. On se convainquit qu’avec une utilisation rationnelle de l’outillage existant, et grâce à la suppression du chômage, si cruel et si long autrefois dans nombre de professions, la production manufacturière atteindrait le niveau nécessaire. Dans les corporations et pour les travaux où un doute subsista, on décida de faire appel à la bonne volonté de tous ceux qui, dans la société bourgeoise, avaient été occupés à des besognes inutiles ou nuisibles et qui allaient, maintenant, faire retour à la production normale. En première ligne étaient les quelques cent mille soldats de l’armée dissoute ; puis les